En 2025, la cybersécurité s’impose comme un pilier stratégique du développement numérique en Afrique. Alors que la transformation digitale s’accélère sur le continent, les menaces cybernétiques évoluent à une vitesse inédite. Le salon GITEX Africa 2025, organisé à Marrakech, a révélé les dernières tendances, innovations et urgences en matière de sécurité numérique.
L’état actuel de la cybersécurité en Afrique
- 131,5 millions d’attaques web recensées en 2024 sur le continent.
- +14 % d’augmentation des attaques par logiciels espions (spyware) en un an.
- Le Maroc figure parmi les pays les plus ciblés avec 12,6 millions de tentatives d’attaques web.
- 26 % de hausse des détections de logiciels voleurs de mots de passe selon Kaspersky.
Ces chiffres soulignent un besoin critique de solutions adaptées au contexte africain : infrastructures résilientes, souveraineté numérique, protection des données, éducation cyber.
Menaces principales en 2025
- Ransomwares
Les PME, établissements publics et hôpitaux sont particulièrement vulnérables. Ces attaques bloquent les systèmes jusqu’au paiement d’une rançon. - Phishing ciblé
Les campagnes de hameçonnage deviennent plus sophistiquées, exploitant des canaux locaux (SMS, WhatsApp, e-mails frauduleux) et des identités crédibles. - Intrusions sur les objets connectés (IoT)
Le développement des villes intelligentes et des systèmes industriels connectés augmente l’exposition aux attaques sur des capteurs, caméras ou dispositifs médicaux.
Un projet, une question ou un besoin spécifique ?
Face à l’augmentation des cybermenaces, anticiper les risques n’est plus une option mais une nécessité.
Tendances et innovations vues au GITEX Africa 2025
- Cybersécurité augmentée par l’IA
Des startups comme la marocaine Defendis ont présenté des solutions intégrant intelligence artificielle et machine learning pour détecter automatiquement les comportements anormaux et bloquer les menaces en temps réel. - Souveraineté numérique & cloud souverain
Plusieurs acteurs ont insisté sur la nécessité pour les États africains de reprendre le contrôle sur leurs données, à travers des data centers locaux sécurisés, la gestion des identités numériques et l’hébergement souverain. - Protection des infrastructures critiques
Des solutions ont été dévoilées pour sécuriser les hôpitaux, banques, ports, centrales électriques et aéroports, cibles fréquentes des cyberattaques. - Formation et sensibilisation à grande échelle
Plusieurs panels ont mis l’accent sur la cyberéducation : former les agents publics, les décideurs, les jeunes et les TPE à adopter les bonnes pratiques. - Cryptographie post-quantique
Encore émergente, cette technologie a été évoquée comme une barrière future contre les attaques de demain, notamment dans les télécommunications et la finance.
Focus Métiers : Les talents au cœur de la cybersécurité africaine
Si la cybersécurité est aujourd’hui une question de technologie, elle est avant tout une affaire d’humains. À GITEX Africa 2025, un message a résonné clairement : l’Afrique ne pourra bâtir sa souveraineté numérique sans un investissement massif dans les ressources humaines.
Une demande croissante, une offre encore limitée
La demande en profils cybersécurité explose : gouvernements, banques, hôpitaux, entreprises technologiques, startups, tous cherchent désespérément à recruter. Mais l’offre reste très insuffisante.
Cette pénurie est aussi une question de reconnaissance sociale : les métiers de la cybersécurité sont souvent invisibles, peu valorisés, parfois confondus avec l’IT généraliste. Or, ce sont de véritables sentinelles numériques, garantes de la continuité des activités.
Des rôles multiples, complémentaires, stratégiques
Le champ de la cybersécurité n’est pas monolithique. Il regroupe une diversité de métiers :
- Défense en temps réel : détection et réponse aux attaques
- Pentesting / audit : test de vulnérabilités et correction
- Conformité et politique de sécurité
- Gestion des identités et des accès
- Sensibilisation interne
Tous ces profils sont interdépendants : il faut des équipes cohérentes, coordonnées et agiles.
Focus : Le Maroc comme hub cyber-africain
Grâce à des événements comme GITEX Africa, le Maroc renforce son statut de leader digital régional. L’État mise sur :
- Un cadre réglementaire renforcé (CNDP, loi sur la cybersécurité)
- L’implantation de centres d’innovation
- L’accueil de géants du numérique
- La promotion de la cybersécurité dans l’éducation
Conclusion
La cybersécurité en Afrique en 2025 est plus qu’une nécessité : c’est un levier de souveraineté, de développement économique et de confiance numérique.
GITEX Africa 2025 a envoyé un message clair : l’Afrique est prête à prendre sa place dans le cyberespace mondial, à condition d’investir dans la résilience numérique, l’innovation locale et la formation.